Opportunités: America first ? Sur les marchés actions, la réponse est oui

S’il est encore trop tôt pour positionner son portefeuille en prévision des politiques de l’administration Trump 2.0, nous identifions des opportunités au sein des actions américaines. En Europe, nous favorisons les obligations de qualité.
Un bon équilibre entre opportunités et risques est un facteur clé de performance d’un portefeuille. Si une prise de risque trop importante peut nuire à vos investissements, une prudence excessive peut aussi pénaliser la performance. L’expérience montre que la peur est souvent mauvaise conseillère et prive les investisseurs d’opportunités (voir le graphique ci-dessous). Les investisseurs qui cèdent à la panique, et liquident leurs positions en période de tensions, passent généralement à côté du rebond rapide qui suit. Dès lors, il nous semble prématuré d’ajuster notre politique d’investissement sur la base de risques éventuels liés aux politiques de la nouvelle administration Trump. Dans l’ensemble, en 2025, les actions devraient afficher des performances satisfaisantes.
Un horizon relativement dégagé pour les actifs risqués
Aux États-Unis et en Europe, les perspectives économiques sont légèrement positives. Les banques centrales devraient continuer à accompagner la croissance en abaissant leurs taux directeurs en 2025. En l’absence de signes évidents d’une récession imminente, les perspectives restent optimistes pour les actifs risqués.
Les actions américaines bénéficient de vents favorables
Nous abordons donc la nouvelle année avec une légère surpondération des actions, avec une préférence pour les actions américaines par rapports à leurs homologues européennes. Si l’économie américaine montre de légers signes de ralentissement, la croissance devrait, une fois de plus, surpasser celle de la zone euro l’année prochaine. Les bénéfices des entreprises américaines devraient donc afficher une croissance solide. Nous sommes neutres vis-à-vis des marchés émergents, en raison notamment de signaux mitigés en provenance de l’économie chinoise et de l’incertitude quant à l’efficacité des mesures de relance annoncées par Pékin.
Les secteurs à surveiller
Nous identifions des opportunités dans le secteur de la technologie, que nous surpondérons en conséquence. Les perspectives de croissance de ces sociétés sont favorables, portées par les tendances de long terme, que sont la digitalisation et l’essor de l’intelligence artificielle générative. Pour plus d’informations, consultez notre analyse Moteurs de disruption – l’IA.
Nous percevons également des opportunités dans le secteur de la finance. Bien que la Réserve fédérale ait fortement relevé ses taux d’intérêt en 2022 et en 2023, l’économie américaine reste relativement solide et les dépenses de consommation se maintiennent. Ces facteurs favorisent les valeurs financières aux États-Unis, lesquelles pourraient par ailleurs bénéficier de la déréglementation promise par l’administration Trump. Les valorisations sont en outre relativement faibles, ajoutant à l’attractivité du secteur au regard du couple risque/rendement.

Des obligations de qualité pour limiter la volatilité de son portefeuille
Avec la baisse des taux d’intérêt, les obligations retrouvent tout leur intérêt en tant que classe d’actifs, les obligations européennes emportant notre préférence. La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont entamé une phase d’assouplissement monétaire et commencé à abaisser leurs taux directeurs en 2024. La Banque centrale européenne devrait poursuivre ses baisses de taux mais de manière plus agressive que ne l’anticipent actuellement les investisseurs, ce qui est favorable aux obligations européennes.
“Si Donald Trump joint le geste à la parole, la Banque centrale européenne pourrait devoir accélérer l’assouplissement de sa politique monétaire, au risque de faire également chuter les rendements à plus long terme dans la zone euro, ce qui est favorable aux obligations européennes.”

Thomas Smid
Expert senior en Gestion obligataire
Plus précisément, nous identifions des opportunités au sein des obligations européennes de qualité, que sont les emprunts d'État et les obligations d'entreprises dites investment grade. Ces obligations peuvent générer des rendements solides tout en étant moins sensibles à une évolution défavorable du cycle économique. Nous sommes beaucoup plus réservés s’agissant du segment des obligations risquées, telles que le haut rendement et la dette émergente. Ces obligations nous semblent trop chères au regard du risque qu’elles comportent.
Attentifs aux opportunités mais vigilants face aux risques
En période de transition, l’aversion au risque tend souvent à prendre le dessus chez les investisseurs. Or, en se retirant trop tôt des marchés financiers, ces derniers courent le risque de se priver d’un potentiel de performances. Si la performance des actions est prévue modeste en 2025, elle devrait toutefois être positive, offrant ainsi des opportunités aux investisseurs. La croissance économique demeure positive, en particulier aux États-Unis, les risques de récession mesurés et de nouvelles baisses de taux directeurs devraient intervenir dans les mois qui viennent. Dans ce contexte, les actions et les obligations restent attractives.